
Coll.Loizeau
1919 - 1951
Jean Surzur est né le 20 septembre 1919 à Arzon (Morbihan). Fils d'un officier-marinier, il se passionnne dès son enfance pour l'Aviation. En s'engageant dans la Marine à la fin de 1937, il souhaite ainsi exaucer le vœu de son père de voir un de ses fils faire une carrière de marin, mais aussi s'initier au pilotage. La fortune familiale ne lui permettant pas de financer des cours trop onéreux, ce sera donc l'Aéronautique navale !
Il suit les cours de l'école de pilotage Gnôme-Rhône à Saint-Chamas (Bouches du Rhône) à partir de novembre 1938, puis d'Hourtin (Gironde), et obtient le brevet de pilote d'hydravion le 8 septembre 1939 (macaron n° 2673).Il est d'abord affecté à la SE Bizerte (Section d'entraînement et de servitude) à Sidi-Ahmed (Tunisie) et vole alors sur FBA 17 et CAMS-37. En 1941, il est transféré à l'escadrille 1B (qui devient 1BR peu après) équipée de bi-moteurs Martin 167.
Après le débarquement allié du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord, il fait un bref passage à la Flottille 3F puis profite de la réorganisation de l'Aéronautique navale pour suivre le cours de pilote de chasse d'Igoudar. Il obtient sa certification en juillet 1943 et rejoint alors la 1ère Flottille de chasse qui vole sur de vieux Dewoitine D520, qui faute de rechanges sont condamnés.
Après la dissolution de la 1F les marins sont répartis en quatre détachements pour renforcer des groupes de chasse de l'Armée de l'Air. Il sert donc brièvement au GC I/4 Navarre, puis au GC III/6 Roussillon et enfin, plus longuement, au GC II/6 Travail. C'est avec ce groupe (au sein de la SPA 124) qu'il regagne la France à la fin de 1944 pour participer ensuite aux combats qui se déroulent en l'Italie du Nord. Jusqu'au 8 mai 1945, les missions sont quotidiennes. Il est touché par la Flak le 29 avril mais parvient néanmoins à poser son P39-Q Airacobra sur le ventre.
Avec la paix, les marins sont renvoyés dans leur arme d'origine. Jean Surzur va dès lors participer à la renaissance de l'Aviation embarquée française avec les flottilles 1F (Seafire III) puis 12F (Seafire III et XV).
A compter de mai 1950, il occupe la fonction de moniteur et participe activement à la formation des jeunes pilotes à l'Ecole d'Aviation embarquée (escadrille 54S) sur Seafire III et XV, Hellcat, Helldiver et Morane-Saulnier 472 et 474.
Le 29 octobre 1951, au cours d'un exercice de vol dans les nuages, son chasseur F6F-5 Hellcat est percuté par celui de son ailier droit, et les deux appareils s'écrasent dans l'arrière pays toulonnais. Les deux pilotes sont tués.
L'Officier des Equipages Jean Surzur totalisait 2242 heures de vol dont 62 de nuit, 93 appontages, 2 ratogages (décollage assisté par des fusées sur Seafire III) et 3 sauts en parachute.
Une stèle a été érigée sur le lieu du crash par ses camarades de la 54S et les Bretons d'Hyères. Celle-ci est désormais inaccessible car située sur un terrain militaire et entourée d'un maquis très dense.
Jean Surzur repose au cimetière d'Arzon avec ses parents et ses sœurs.
D’après Franck Loiseau "Jean Surzur (1919-1951) pilote d'Aéronautique navale", Les
cahiers de l'ARDHAN n°15, 2007.